Brigades Covid 19 : une remise en cause des missions de la Sécurité sociale Edito 34

, par Bernard

’Nous sommes rassemblés devant la stèle « Pax-Labor » dans les jardins de la Mairie de Clermont-Fd pour commémorer le 1er mai malgré les circonstances exceptionnelles.

Le 1er mai est la journée internationale de manifestations, de revendications et de solidarité entre les travailleurs et il est important d’en rappeler le caractère inter- nationaliste, en particulier dans cette période où les travailleurs du monde entier sont confrontés à la pandémie du coronavirus : 3 milliards de personnes sont con- finés sur décision des gouvernements de nombreux pays comme les pestiférés ou les lépreux du Moyen-âge... Nous sommes au 21ème siècle et face à cette épidémie, on ne trouve comme moyen de l’endiguer que les remèdes du passé... Et cela ne peut qu’interroger sur l’état d’un système économique...

Et dans ces circonstances, nous devons exprimer notre solidarité internationaliste avec les travailleurs du monde entier, en particulier ceux pour lesquels les condi- tions imposées par les dirigeants des grandes puissances détériorent encore plus leurs existences... Ceux du Venezuela ou d’Iran qui subissent les sanc- tions économiques imposées par le gouvernement des USA, ceux d’Irak, de Syrie et du Kurdistan qui subissent la guerre... Mais aussi ceux qui comme au Chili, au Liban ou en Algérie manifestent semaine après semaine pour défendre leurs droits...

La pandémie révèle en réalité le marasme d’un système économique qui conduit la planète à la catastrophe ! Au nom du libéralisme, les différents gouvernements, et en premier lieu le gouvernement français, ont fait le choix de sacrifier la recherche fondamentale sous statut public et de réduire les dépenses de santé... C’est ainsi que dans un pays comme le nôtre, toute la recherche menée dans le cadre du CNRS sur les virus du même type que celui que nous connaissons aujourd’hui a été arrêtée... C’est ainsi qu’après des années de fermetures de lits, de services et d’établissements, il ne reste plus que 6000 à 7000 lits de réanimation en France ! (...)

La lutte contre l’épidémie de Covid-19 a de singulières conséquences... Rappelons-nous que c’est à l’occasion d’un conseil des ministres extraordinaires consacré à l’épidémie que le gouvernement a décidé de mettre en œuvre l’article 49-3 de la constitution pour imposer son projet de système unique de retraite par points... Et le 23 mars en proclamant l’état d’urgence sanitaire, MACRON et son gouvernement restreigne les libertés publiques : les réunions, les rassemblements, les manifestations sont interdits... La liberté de circulation est remise cause... On n’a plus qu’un seul droit, c’est celui de rester enfermé chez soi...et de sortir uniquement pour aller travailler bien souvent dans des conditions où la sécurité sanitaire n’est pas garantie...

Puisque l’on parle de sécurité et de santé, rappelons qu’il existait dans les entreprises un organisme chargé de veiller à la sécurité et à la santé des salariés... C’était le CHSCT... Et c’est MACRON et PENICAUD, avec leurs ordonnances de 2017 qui les ont supprimés alors qu’ils seraient fort utiles dans les circonstances actuelles !

Et aujourd’hui, le gouvernement prend de nouvelles ordonnances qui s’attaquent aux droits des salariés : remise en cause des droits à congé et du repos hebdomadaire, augmentation du temps de travail (pouvant aller jusqu’à 60 heures hebdomadaires)... En réalité le gouvernement, qui n’avait de cesse de rappeler, en se faisant l’écho du MEDEF, que les salariés français ne travaillaient pas assez, s’at- taque à la duré hebdomadaire du travail à 35 heures et à la 5ème semaine de congés payés... D’ailleurs en évoquant l’après Covid, on entend déjà certains représentants du patronat ou de la majorité présidentielle expliquaient qu’il faudra travailler plus !

La lutte contre l’épidémie devient le prétexte à des remises en cause tous azimuts ! (...)

Ce gouvernement manie la duplicité et le cynisme... Il fait applaudir les soignants mais il poursuit sa politique de destruction du système de santé publique.

Il continue de fermer des lits et de supprimer des postes et le ministre VÉRAN, en annonçant un plan pour l’hôpital, prépare une nouvelle étape dans le démantèlement et la privatisation de l’hôpital public !

Et la lutte contre l’épidémie et la perspec- tive du « monde d’après » entraîne le gouvernement à lancer un appel à l’union nationale... Mais cet appel n’a d’autres objectifs que d’associer les organisations syndicales à l’élaboration et à la mise en œuvre de sa politique... Pour FORCE OUVRIERE, il ne peut pas y avoir d’union sacrée avec ce gouvernement, ni avec celui-là, ni avec aucun autre... Le rôle du syndicat, c’est la défense exclusive et en totale indépendance des droits matériels et moraux des travailleurs. C’est le sens de la Charte d’Amiens qui fonde l’action du syndicalisme ouvrier confédéré libre et indépendant !

Alors en ce 1 er mai 2020, dans ces cir- constances particulières, FO rappelle ses revendications, en particulier celle de retrait du projet de réforme des retraite et celle d’abrogation de la réforme de l’assu- rance-chômage, et appelle à la résistance contre les mesures et les projets du gou- vernement et du patronat... A ceux qui nous parlent du « monde d’après », nous leur répondons que es revendications, c’est maintenant, c’est tout de suite.