EDITO 6 La dictature de l’Union Européenne !

, par Bernard

La situation de la Grèce ne peut qu’édifier les travailleurs et les peuples sur les intentions des dirigeants de l’Union Européennes…

Par deux fois, lors des élections législatives de janvier dernier et lors du référendum de juillet, le peuple grec a clairement montré sa volonté de refus de la politique d’austérité imposée par l’Union Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire international.

À chaque fois, les dirigeants de l’Union Européenne se sont opposés aux choix démocratiques du peuple grec… Par tous les moyens il faut imposer la dictature de l’austérité au peuple grec comme à tous les autres peuples ! En paraphrasant le grand écrivain allemand ....

Berthold BRECHT qui avait dénoncé la répression stalinienne contre la grève des ouvriers du bâtiment à Berlin en 1953, « le peuple grec a trahi la confiance de l’Union Européenne… Ne serait-il pas plus simple pour l’Union Européenne de dissoudre le peuple grec et d’en élire un autre »…*

Il est intéressant de noter que ce sont les responsables politiques français et allemands qui ont été en première ligne pour imposer un nouveau plan de rigueur aux travailleurs grecs. En 1967, lors du « coup d’Etat des colonels », il avait fallu l’armée contre la démocratie grecque… Aujourd-’hui ce sont, entre autres, les dirigeants gouvernementaux français complètement inféodés aux diktats européens qui font ce sale boulot.

Les plans de « réformes » se caractérisent tous par la remise en cause des droits des travailleurs, des acquis sociaux, des services publics… Une récente analyse publiée dans la revue de l’IRES* sous le titre « Union Européenne– Austérité quels enjeux pour les droits sociaux » soulignent que les politiques austéritaires impulsées par l’Union Européenne non seulement remettent en cause les dispositions nationales mais aussi s’opposent aux conventions de l’Organisation Internationale du Travail : « certaines mesures préconisées par l’Union Européenne (…) enfreignent les droits fondamentaux ancrés dans les traités internationaux (…) et les constitutions nationales ».

Le Président de la Commission européenne, Jean-Claude JUNKER, a été clair et brutal : « Il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens »… Dans cette affaire, le Président de la République et le 1er Ministre ont été particulièrement actifs pour imposer dans le cadre de l’Union Européenne de nouvelles mesures d’austérité au peuple grec…

On peut s’interroger sur cette attitude… Cependant l’ancien ministre grec des Finances, Yanis VAROUFAKIS, nous fournit certainement une réponse… Dans une interview donnée au journal Le Monde, il précise, après voir dit que la zone Euro est « un monstre », que pour l’Union européenne, la prochaine cible, c’est la France avec son Etat providence, son droit du travail, ses entreprises nationales… Dans ce cadre, on comprend mieux l’avalanche de contre réformes prises engagées par le gouvernement HOLLANDEVALLS… : toutes correspondent aux exigences de l’Union Européenne ! Mais il y a loin de la coupe aux lèvres… En France, comme en Grèce ou dans les autres pays, les travailleurs refusent la dictature de l’austérité imposée par l’Union Européenne… Les travailleurs se mobilisent pour défendre des droits sociaux chèrement acquis et cherchent les moyens de la résistance efficace…

À l’initiative de FORCE OUVRIERE rejoint par la CGT, la FSU et Solidaires, le 9 avril 2015, les salariés se sont mobilisés contre la politique d’austérité et tous ses avatars ! Depuis différents mouvements ont eu lieu : contre la réforme territoriale, contre la réforme des collèges, contre la réforme Santé… ou tout simplement pour défendre l’emploi, les salaires ou les acquis sociaux…

Tous ces mouvements tendent vers une seule perspective : celle de leur centralisation dans un seul mouvement… tous ensemble dans la grève générale pour en finir avec l’austérité et ses conséquences sociales !

Frédéric BOCHARD, Secrétaire Général de l’UD FO du Puy de Dôme

*la citation exacte serait : « J’apprends que le gouvernement estime que le peuple a trahi la confiance du régime… Dans ce cas ne serait-il pas plus simple de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ? ». *IRES : Institut de Recherches Economiques et Sociales