EDITO 18 mars 2021

, par Bernard

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Frédéric BOCHARD, Secrétaire Général de l’UD FO du Puy de Dôme

Chaque intervention d’un membre du gouvernement confirme l’incurie dans la gestion de la crise que traverse le pays… L’aspect ubuesque pourrait prêter à rire : entre le confinement en extérieur (appelé mesures de freinage massives) et les attestations permettant de circuler en journée dans la limite d’un kilomètre avec son chien, mais jusqu’à dix kilomètres sans son chien, le gouvernement est victime du virus de la complexification ! Malheureusement les conséquences sont dramatiques pour la population de manière générale et pour les salariés en particulier !

En réalité, les mesures prises par le gouvernement conjuguent des restrictions toujours plus importantes aux libertés individuelles et collectives et les attaques contre les garanties collectives qui protègent les salariés… Ainsi pour lutter contre la pandémie, le gouvernement, dans le cadre de l’état d’urgence, prend des ordonnances pour augmenter le temps de travail et réduire les congés !

Mais le gouvernement, au nom de la réduction des dépenses publiques imposées par l’Union Européenne, poursuit sa politique de suppressions de poste et de fermetures de lits dans les hôpitaux… La question est simple : peut-on prétendre lutter contre la pandémie en réduisant les moyens dans les hôpitaux ???? Et ce sont les mêmes qui, après avoir supprimé les financements pour la recherche fondamentale publique, confie l’organisation de la vaccination à un cabinet de conseil privé, le cabinet McKinsey…

Et le gouvernement annonce la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage et la poursuite de la réforme des retraites, réformes dont FORCE OUVRIÈRE demande le retrait. Bref, pour le gouvernement, la lutte contre la pandémie, c’est l’austérité, la remise en cause des droits sociaux et les restrictions des libertés pour les travailleurs !

Pour autant les salariés, du public comme du privé, refusent les conséquences de la farce macabre que joue le gouvernement… Dans tous les secteurs, bien souvent à l’initiative des syndicats FO, ils se réunissent et se mobilisent pour leurs revendications… C’est évidemment le cas dans le secteur hospitalier où les personnels exigent le rétablissement des postes supprimés et la création des postes nécessaires… C’est le cas également dans le secteur privé où les salariés refusent les suppressions d’emplois et les remises en cause des garanties et des droits…

Dans ce cadre, parallèlement aux mesures de restrictions des libertés publiques et collectives, le gouvernement multiplie les appels pressants à l’union nationale afin d’associer les organisations syndicales à sa politique sous couvert de « consensus sanitaire ». Et de son côté, le MEDEF n’est pas en reste : il propose aux syndicats un « chantier » afin de discuter des thèmes permettant « d’accompagner les entreprises dans la gestion des transitions ». Est-ce le rôle des syndicats d’aider « les entreprises dans la gestion des transitions » c’est-à-dire de les aider à mettre en place les plans de suppressions d’emplois, les délocalisations et toutes les mesures dérogatoires au Code du Travail permises dans le cadre de l’état d’urgence ?

Pour l’UD FO du Puy de Dôme, il n’est pas question de répondre à ces appels à l’union nationale, ni de participer à une opération de soutien aux transitions des entreprises… Le rôle d’un syndicat comme FO, c’est de se placer en toute indépendance pour la défense des droits des salariés, c’est d’organiser le combat pour les revendications et c’est d’organiser la résistance pour la défense des libertés démocratiques !

C’est le sens de la déclaration de la Commission Exécutive de l’UD FO qui s’est réunie le 5 mars qui indique : « la CE de l’UD FO du Puy de Dôme appelle l’ensemble des syndicats FO du département à ne rien lâcher et à poursuivre et amplifier l’action syndicale revendicative. Elle les invite à réunir les salariés dans les entreprises, les services et les établissements pour faire le point sur la situation, dresser les cahiers de revendications et discuter des moyens d’action pour les faire aboutir. (…) Pour la CE de l’UD FO, l’heure reste à la construction du nécessaire rapport de force interprofessionnel. (…) C’est pourquoi la CE de l’UD FO du Puy de Dôme se prononce pour une initiative nationale de mobilisation interprofessionnelle pour la défense des revendications et contre les projets du gouvernement et du patronat. »